Collaboration entre des étudiants du campus CESI de Rouen et Rosalie, une entreprise à but d’emploi (EBE)

Dans cette page :
- Une collaboration prometteuse entre des étudiants du campus CESI de Rouen et Rosalie, une entreprise à but d’emploi (EBE).
- Rosalie : une entreprise au service de l’inclusion
- Une collaboration avec CESI pour structurer la sécurité au travail
- Une expérience formatrice pour les étudiant
- Des bénéfices mutuels
- Un partenariat porteur d’avenir
- Interview d’Astrid Cuvilly, Responsable de Rosalie
- Témoignage de Clémence Villain, pilote de la formation AQSE 23
Les étudiants de la promotion Animateurs Qualité Sécurité Environnement du campus CESI de Rouen ont collaboré avec Rosalie, une entreprise à but d’emploi dans le cadre d’un projet innovant.
Une collaboration prometteuse entre des étudiants du campus CESI de Rouen et Rosalie, une entreprise à but d’emploi (EBE).
Les étudiants de la promotion 2023 d’Animateurs Qualité Sécurité Environnement (QSE) du campus CESI de Rouen se sont engagés dans un projet innovant aux côtés de Rosalie, une entreprise à but d’emploi créée dans le cadre du dispositif Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD).
Ce partenariat, alliant pédagogie et impact social, vise à accompagner Rosalie dans la mise en place de sa dynamique QSE, tout en offrant aux étudiants une expérience professionnelle unique.
Rosalie : une entreprise au service de l’inclusion
Rosalie, dirigée par Astrid Cuvilly, est une association à but non lucratif reconnue comme entreprise à but d’emploi depuis juin 2025.
Née de la volonté des villes de Rouen et Sotteville-lès-Rouen, et implantée dans les quartiers Voltaire et Lods à Sotteville-lès-Rouen, elle s’inscrit dans la loi TZCLD, qui ambitionne de supprimer la privation durable d’emploi en créant des activités utiles au territoire.
L’entreprise embauche des personnes éloignées de l’emploi, orientées par le Comité Local pour l’Emploi, en adaptant les postes à leurs contraintes personnelles (temps de travail, santé, vie personnelle) ; c’est Rosalie qui s’adapte aux salariés, et non l’inverse : l’objectif est de réinsérer des personnes dans l’emploi en créant des activités utiles, sans chercher le profit.
Avec une équipe de 10 salariés, Rosalie développe plusieurs pôles d’activité :
- Réemploi : une ressourcerie avec ateliers couture et bois (automne 2025),
- Prestations : gestion de l’intendance pour le festival Viva Cité, distribution du Sotteville Mag, lavage de véhicules SNCF,
- Conciergerie : services aux entreprises et habitants (premier semestre 2026).
Une collaboration avec CESI pour structurer la sécurité au travail
Ce partenariat repose sur une complémentarité entre les besoins de Rosalie et les compétences des étudiants.
Lors d’une première rencontre, Astrid a présenté les enjeux de l’entreprise, qui démarre avec des ressources limitées et une organisation en construction.
Les étudiants apporteront leur expertise pour développer des outils opérationnels, notamment :
- Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP),
- Fiches qualité et sécurité pour chaque poste,
- Protocoles d’accueil sécurité pour les nouveaux arrivants,
- Gestion des EPI, des produits chimiques, des déchets et création de trousses de soins.
Le projet se déroulera en trois étapes clés :
- Avril 2025 : Présentation du projet et des besoins de Rosalie,
- Juillet 2025 : Intervention terrain dans les locaux de Rosalie pour le diagnostic et la production de livrables,
- Septembre 2025 : Restitution des travaux réalisés.
Une expérience formatrice pour les étudiants
Cette collaboration est une opportunité unique pour les étudiants : La promo, très impliquée et créative, a su montrer son sérieux lors de la première réunion avec Astrid.
Habitués à optimiser des processus existants, les étudiants découvrent ici les défis du démarrage d’une structure. Organisés en groupes de travail, ils se positionnent comme conseillers, proposant des solutions adaptées aux contraintes de Rosalie.
Cette expérience renforce leurs compétences en analyse des risques, gestion de projet et communication, tout en valorisant leur capacité à s’adapter à un contexte inédit.
Des bénéfices mutuels
Pour Rosalie, cette collaboration permet d’instaurer une culture de la sécurité dès les débuts de l’entreprise. Le diagnostic et le plan d’actions des étudiants vont aider à structurer les pratiques des salariés et assurer l’avenir de l’association.
Pour les étudiants, ce projet représente une immersion dans une structure atypique, où l’organisation et les moyens sont en cours de définition. Cette expérience, différente des contextes industriels classiques, enrichit leur vision du métier QSE et renforce leur polyvalence.
Un partenariat porteur d’avenir
Ce projet illustre l’engagement de CESI et de Rosalie à conjuguer formation professionnelle et impact sociétal.
Les étudiants continuent de démontrer leur engagement en posant les bases d’une collaboration fructueuse dont les résultats seront dévoilés en septembre 2025, tandis qu’Astrid Cuvilly envisage d’autres collaborations avec CESI. A suivre…
Interview d’Astrid Cuvilly, Responsable de Rosalie

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Astrid Cuvilly. Je suis directrice de l’association Rosalie (Rouen Sotteville Action Locale d’Initiative pour l’Emploi) depuis juin 2025 après avoir œuvré à sa création pendant plus d’un an et demi au sein de l’équipe projet portée par les villes de Rouen et Sotteville lès Rouen.
Pouvez-vous nous décrire brièvement Rosalie, ses principales missions, les publics accompagnés ?
Rosalie est une association à but non lucratif. Elle est reconnue par l’état comme une « entreprise à but d’emploi » et s’inscrit donc dans le cadre de la loi Territoires Zéro Chômeur Longue Durée n° 2020-1577 du 14 décembre 2020 relative au renforcement de l’inclusion dans l’emploi par l’activité économique et à l’expérimentation « territoire zéro chômeur de longue durée ».
La mission de Rosalie est de créer des emplois pour les personnes privées d’emploi qui se portent volontaires habitant sur les quartiers de Grammont (Rouen), Grenet, Voltaire et Lods de Sotteville lès Rouen.
Nos postes de travail ont des temps adaptés aux contraintes et profils de nos salariés afin de concilier leur vie personnelle, santé avec leur vie professionnelle.
Rosalie a pour activités :
- Un pôle réemploi avec une ressourcerie (ouverture à l’automne 2025) comprenant un atelier couture et un atelier bois
- Un pôle prestation : gestion intendance des compagnies artistiques du Festival Viva Cité, distribution du Sotteville Mag, lavage de véhicules de services SNCF à Sotteville lès Rouen…
- Un pôle conciergerie (1er semestre 2026) avec une conciergerie aux entreprises et une conciergerie aux habitants dans le quartier Grammont
En quoi consiste le dispositif « Territoires zéro chômeur de longue durée » ?
Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD) est une loi d’expérimentation française qui a pour ambition de supprimer par l’action locale, la privation durable d’emploi notamment en créant des activités utiles au territoire. On adapte donc les postes de travail afin de faciliter l’embauche, tout en identifiant les besoins économiques manquants sur le territoire.
Comment s’intègre-t-il dans votre action ?
Rosalie s’inscrit entièrement dans la loi TZCLD. Elle embauche les personnes issues de la privation d’emploi qui lui sont orientées par le Comité Local pour l’Emploi présidé par les villes de Rouen et Sotteville lès Rouen.
Ses activités sont quant à elles validées par le Comité Local pour l’Emploi afin de créer des emplois supplémentaires et d’être supplémentaires aux activités existantes.
Qu’est-ce qui a motivé votre demande de collaboration avec des animateurs QSE du campus CESI de Rouen ?
Je suis intervenante au CESI depuis janvier 2019 sur les sujets QSE. Il a été naturel pour moi de faire intervenir des alternants pour nous aider sur les sujets sécurité surtout lors du démarrage d’une structure. J’ai estimé que cela serait utile pour eux comme pour nous.
Qu’attendez-vous des étudiants ?
J’attends des étudiants, de l’écoute et de l’ouverture d’esprit car nous sommes en plein démarrage avec une organisation en cours de définition et des moyens limités pour l’instant.
Enfin, ils ont déjà défini des livrables qui nous sont nécessaires comme le DUERP.
Avez-vous déjà identifié un ou plusieurs projets concrets sur lesquels les étudiants pourraient vous accompagner ?
Oui, les AQSE vont visiter nos locaux et vont pouvoir réaliser un diagnostic adossé à un plan d’actions. Leur regard et leur expertise vont nous être très utiles.
Pour vous, qu’est-ce que cela va apporter aux étudiants ?
Beaucoup d’étudiants sont en alternance dans des structures ayant déjà des moyens, une organisation déjà définie. Travailler au démarrage d’une activité, d’une structure n’est pas commun et cela va leur apporter une autre vision de leur travail, de leurs missions.
Quels bénéfices espérez-vous retirer de cette collaboration, pour Rosalie et pour les personnes que vous accompagnez ?
Le bénéfice principal que j’espère est de faire comprendre à tous le côté essentiel de la sécurité au travail, et de mettre de mettre en place la culture sécurité dès l’ouverture de l’association.
Y-a-t-il quelque chose que vous aimeriez ajouter ?
J’espère d’autres collaborations…un alternant en Mastère projet par exemple, comme notre activité est en pleine croissance.
Témoignage de Clémence Villain, pilote de la formation AQSE 23

Astrid a été intervenante chez nous, elle a donc une solide fibre pédagogique. Lorsqu’Astrid a pris la direction de l’entreprise Rosalie, elle a vu dans les situations du quotidien de l’entreprise, un beau potentiel de travail pour des études de cas. En retour, elle espérait que les travaux des étudiants puissent l’aider à structurer et impulser sa propre dynamique QSE.
Le timing était parfait car la promotion d’animateurs QSE 2023 arrivait en fin de parcours de formation. Forts de près de 2 ans d’apprentissage et d’expérience professionnelle, ils étaient prêts à relever le défi.
Le groupe est capable d’un vrai professionnalisme : ils ont d’ailleurs mené un chantier Kaizen remarquable l’année dernière, révélant à la fois implication, créativité et enthousiasme.
En avril, Astrid est venue présenter Rosalie, son entreprise, et les différents axes de travail potentiels : Evaluation des risques professionnels, Fiches qualité et sécurité au poste de travail, Accueil sécurité des nouveaux arrivants, EPI, Gestion des produits chimiques, Gestion des déchets, Création des trousses de soins.
Face à ces besoins concrets, les étudiants se sont tout de suite saisis du projet avec méthode et engagement. Ils ont structuré leur intervention en groupes de travail, précisé ce qu’ils pouvaient livrer dans les délais impartis, et surtout, se sont positionnés comme de véritables conseillers — apportant références, méthodes et analyses.Avec ce projet, ils ont du bousculé leurs habitudes car il ne s’agissait pas d’optimiser un process existant, cette fois ci, mais bien de partir de zéro puisque l’entreprise n’avait pas encore ouvert au démarrage du projet. C’est donc une expérience particulièrement enrichissante pour eux, qui les pousse à l’agilité, l’adaptation, la créativité tout en ayant une page blanche face à eux : un formidable terrain d’expérimentation ! La visite de l’atelier et le travail opérationnel ont eu lieu en juillet, la restitution est prévue en septembre. D’ores et déjà, cette expérience s’annonce comme un moment fort de la formation — et une belle opportunité de développement d’une culture QSE pour Rosalie.